Qui es-tu ? Et quelle était ta mission ?
Je m’appelle Eulalie, j’ai 25 ans et je suis animatrice de réseau dans une association. Je suis partie au Timor Oriental pendant 6 mois, entre février et juillet 2019 dans un petit village de montagne. Avec Laetitia, l’autre volontaire, je travaillais en tant qu’animatrice éducatrice dans un centre tenu par les sœurs dominicaines de la communauté Santa Catarina de Siena. Nous organisions des activités manuelles, des jeux en extérieur, etc pour des enfants de 3 à 13 ans.
Quelle a été ta plus grande joie pendant ta mission ?
Les joies intenses ont été nombreuses mais je pense que l’une d’elle a été de célébrer les fêtes de Pâques. Vivre ce moment au milieu d’une communauté religieuse et en communion avec tout un village était fou. Je me souviens de leur ferveur, de leur joie. 4 jours de fête, intenses, avec tellement de symboles et d’émotions. J’avais l’impression de vivre pour la première fois cette fête, d’en comprendre enfin le sens. Avec les enfants du centre, nous avons notamment animé la messe de Pâques que nous avions préparée pendant de longues heures ! J’étais fière ! D’être là avec eux, de faire partie de ce moment.

Quelle a été ta plus grande difficulté ? Comment l’as-tu surmontée ?
La plus grande difficulté de ma mission ? La langue sans aucun doute. Une des langues officielles du Timor oriental est le Tetun, une langue qui ne ressemble à aucune autre. La communauté de sœurs dans laquelle nous étions était portugaise, la langue parlée était donc le portugais. Seule une sœur, Irma Elisa, notre référente pendant toute la mission, parlait anglais. Ne parlant ni portugais ni Tetun, pendant les premières semaines j’alternais entre anglais-espagnol-portugais-tetun. Je mixais, j’improvisais… Le plus difficile a été de savoir prendre le temps, d’apprendre à me taire, à écouter. Être patiente, sourire. Je me suis rendu compte de la force du sourire lorsqu’il n’y a rien d’autre our communiquer. Face à cette difficulté, les enfants ont été incroyables. Ils mettaient tellement de cœur à essayer de nous comprendre et faisaient tout pour nous aider. Tout s’est débloqué le jour où nous avons décidé de nous concentrer sur le Tetun, pour les enfants, mettant un peu de côté le portugais.
Tu as vécu plusieurs mois dans une communauté religieuse. Qu’est-ce qui t’a marqué dans la vie des frères et des sœurs dominicains ?
Ce qui m’a marqué, c’est la présence des sœurs auprès des habitants du village, et leur amour pour eux. Là-bas, les sœurs sont respectées, aimées, portées aux nues. Pourtant, chaque jour elles choisissaient de se mettre au service de cette communauté et avaient une attention extrêmement sincère et belle pour chaque enfant, chaque homme ou chaque femme qu’elles rencontraient. A côté de cette admiration que je leur porte, j’ai aussi été marquée par la simplicité de leurs relations. J’ai découvert des femmes vraies, rigolotes, touchantes. Presque normales en somme, avec quand même, un rayonnement et une aura particuliers.

Qu’est-ce qui a changé dans ta foi grâce à cette mission ?
Nous avions beaucoup de temps de prière, dont des temps de silence, au quotidien. J’appréhendais ces temps au début, puis j’y ai trouvé de la sérénité, du réconfort. J’ai passé beaucoup de temps à écrire, à réfléchir. Au sens de ma foi, au sens de ce que je vivais. Ces moments m’ont permis de me ressourcer tout au long de ma mission. Aujourd’hui, lorsque je prie, je retrouve cette sérénité, cette paix, que j’ai rencontrée au Timor.
Quel est ton conseil en or pour un futur volontaire ?
Si tu entends cette petite voix au fond de toi qui te dit de partir, suis-là. Crois en cette petite voix, aies confiance en toi, l’aventure qui t’attend te changera à tout jamais.