
Aziliz tenait une page Facebook, dans laquelle elle racontait son quotidien en Terre Sainte : https://www.facebook.com/AzilizTerreSainte/
Elle nous envoyait ce témoignage, à la veille de Noël :
En mai dernier, je n’imaginais pas que quelques mois plus tard je quitterai tout pour Jérusalem ! J’envisageais très simplement ma 2ème année de master de communication, et puis j’ai découvert Dom&Go et cette mission en Terre Sainte : j’avais quelques jours pour me décider. Je me suis sentie appelée, alors je suis partie ! Et je m’aperçois que douze mois ne seront pas de trop pour saisir une once de la richesse qui se vit ici… Déjà presque quatre mois que je suis ici.
Ma mission n’est pas comme celle de la plupart des personnes qui partent en humanitaire : Je travaille dans un bureau, derrière un ordinateur, j’ai de l’eau chaude et une vie confortable. Je suis chargée de communication de l’École biblique et archéologique française (EBAF) de Jérusalem, sur le lieu du martyr de Saint Étienne, à l’entrée de la Vieille Ville, entourée de frères dominicains et d’étudiants. Mais je suis volontaire : car il y a besoin d’aide ici, dans ces communautés chrétiennes de Terre Sainte, je m’aperçois combien leur présence est essentielle à l’Église. Alors j’aide de mon mieux et à ma mesure, selon ce que je suis et selon mes talents.
Jérusalem, trésor humain et spirituel.
Jérusalem est magnifique. Les odeurs épicées, les saveurs orientales, les rencontres, je me régale des levers et couchers du soleil, en Palestine ou sur les toits de la Vieille Ville… Je réalise chaque jour un peu mieux combien je suis incroyablement gâtée de vivre ici. D’avoir le luxe de prendre le temps de goûter en profondeur ce pays dans lequel Jésus a choisi de s’incarner et de vivre.
Grimper le matin à l’aube en haut du Mont des oliviers, m’asseoir à Dominus Flevit, où Jésus a pleuré avant d’entrer dans Jérusalem lors des Rameaux, et regarder face à moi Jérusalem splendide qui s’éveille, sous le ciel rosé, en lisant l’Évangile et décryptant le chemin pris par le Christ de son Agonie à sa Résurrection… Méditer autour du Lac de Tibériade, et contempler la beauté de la Création que Jésus a contemplée ici lui aussi… Vénérer l’hostie qui s’élève au Golgotha, à l’endroit où le Corps du Christ fut élevé sur la croix… La liste est sans fin. Tout est prétexte à approfondir les mystères de la foi. Tout en réalisant combien nous ne réalisons rien de ce qui s’est passé ici, combien nous sommes petits et limités.
Car tout est condensé dans cette minuscule terre, et plus encore dans cette minuscule ville qu’est Jérusalem : Elle est un condensé sublime de l’essence de l’humanité, et un reflet de chaque âme humaine. Lieu de lumière, car ici tout parle de Dieu, mais également lieu de déchirures, de ténèbres.

L’Avent en Terre Sainte et Noël à Bethléem !
Et le plus fabuleux est de vivre véritablement au rythme de la liturgie, de célébrer les grandes fêtes sur les lieux. Ces jours d’’Avent, d’Attente de Noël, ce temps de désert pour laisser Dieu envahir le monde et les âmes… Quel plus bel endroit que celui-ci pour entrer au fil des jours dans le mystère de l’Incarnation, de l’abaissement sublime du Fils de Dieu, de l’humilité de Marie ?
Un premier dimanche dans le Désert du Néguev, la messe célébrée face à la Mer Morte : lieu de mémoire de l’Histoire sainte entre Dieu et son Peuple élu attendant le Messie, lieu de mémoire de l’histoire sainte entre Dieu et chaque âme, dans l’attente de Noël. « Terre aride, altérée sans eau… » (Psaume 62).
Un dimanche à Nazareth, sur les lieux de l’Annonciation, dans la petite maison de Marie, le lieu du Fiat, au cœur de l’intimité et de l’humilité de Marie et Joseph, qui vivaient ici dans l’Attente secrète du Fils de Dieu. « Je suis la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre Parole » (Luc I, 38).
Hier, En Karem, le lieu de la Visitation. La maison d’Élisabeth, la foi de Zacharie, l’enfance humble de Saint Jean-Baptiste. De Nazareth, ce sont près de 145 km parcourus par Marie pour visiter sa cousine… Jean-Baptiste tressaillit des profondeurs de la vie et Marie exulta de joie au plus profond de son âme. « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! » (Luc, I, 46).
Tous ces textes étaient ceux des dernières messes…
Demain, nuit de Noël, nous marcherons de Jérusalem à Bethléem avec amis et volontaires de Terre Sainte, pour y chanter la messe de minuit, puis la messe de l’Aurore dans le Champ de Bergers, et enfin la messe du jour ! Pas de grands repas ni de cadeaux cette année, mais pourtant nourrie et comblée de l’Essentiel. L’Avent, ce temps béni pour se rappeler que nous trouverons Jésus, dans les bras de Marie, au fond d’une humble crèche.
« Ô Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres, et nul ne fermera, tu fermes, et nul n’ouvrira : arrache les captifs aux ténèbres, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » (Antienne des vêpres du 20 décembre).
Pour en savoir plus sur l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, rendez-vous sur : http://www.ebaf.edu.
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