
Je m’appelle Ombeline et je suis partie peu avant mes 27 ans pour une mission de 6 mois en tant qu’infirmière à Yaoundé, capitale du Cameroun. Auparavant, j’avais travaillé quelques années à l’hôpital, dans un service de néphrologie et dialyse.
Peux-tu nous décrire ta mission ?
Yaoundé est une ville tentaculaire, gigantesque mais mon lieu de mission était dans le quartier de Mvog Betsi, au pied d’une colline en périphérie de la ville. Un village dans la ville. Ma mission consistait à travailler à l’Hôpital dominicain Saint Martin de Porrès, qui a été construit par quatre communautés dominicaines différentes. Il faut savoir que saint Martin a dédié sa vie de moine à soigner les plus pauvres et miséreux et c’était également le souhait des sœurs en construisant cet établissement.
Durant ces six mois, j’ai quasiment travaillé avec les équipes de tous les services. C’est-à-dire la chirurgie, la médecine, la maternité, les urgences, la pédiatrie, les soins palliatifs, etc..
Quelle a été ta plus grande joie pendant ta mission ?
Ma plus grande joie a été mon passage en maternité. En France je ne m’occupais que de personnes malades et là j’ai appris à accueillir la vie parmi les sages-femmes. Torrent d’émotions, j’avais la chair de poule à chaque fois. Comment rester impassible devant le premier cri d’un nouveau né? J’en garde un souvenir mémorable pour sûr!
Sinon, la vie quotidienne était elle aussi ponctuée de petites joies non négligeables, de découvertes qui ont tissé mon séjour sur la colline.

Quelle a été ta plus grande difficulté ? Comment l’as-tu surmontée ?
Ma plus grande difficulté lors de ma mission ne s’est pas trouvée dans la distance avec ma famille ni dans la complexité de trouver ses repères dans un milieu si différent. Il s’agissait surtout de la dureté de la maladie qui parfois balaie tout sur son passage. De l’enfant au grand-parent; et je n’étais pas tout à fait prête. J’en ai beaucoup parlé avec mes collègues ainsi qu’une autre volontaire avec moi qui étaient à l’écoute et qui ont su trouver les mots justes.
Tu as vécu plusieurs mois dans une communauté religieuse. Qu’est-ce qui t’a marqué dans la vie des frères et des sœurs dominicains ?
Je n’étais pas logée au couvent mais dans une maison de volontaires. Cependant je retrouvais les sœurs pour les offices et les fêtes. J’ai été marquée par la vie qu’elles apportaient dans le quartier via l’aumônerie, l’hôpital, leur présence à la paroisse. Elles connaissaient chacune des familles de Mvog-Betsi.
Qu’est-ce qui a changé dans ta foi grâce à cette mission ?
Je pense que la communion des saints à pris un autre sens pour moi en sachant désormais que par le monde, des milliers d’autres personnes prient, louent le Seigneur en même temps que moi.
Quel est ton conseil en or pour un futur volontaire ?
Ose ! N’aie pas peur, que crains-tu ? D’être émerveillé, de revenir grandi ?
Alors, saute le pas, et comme l’a dit mère Térésa : donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer !